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Le cadre historique

1. Les premières traces de l'époque romaine au VIIIème siècle 

La ville de Chièvres a un passé fort ancien. Si le nom de la cité apparaît pour la première fois dans les textes en 830, c'est bien avant l'époque carolingienne que sa destinée a commencé.

En effet, le site a certainement été occupé des la préhistoire et bien qu'aucune fouille archéologique de grande envergure n'y ait été pratiquée jusqu'ici, des vestiges gallo-romains ont été mis à jour. Ces trouvailles, plus ou moins récentes, confirment du moins les données de la toponymie et attestent de l'occupation du sol à cette époque. Cependant, ce n'est pas seulement pour ces époques que les recherches peuvent apporter d'utiles renseignements.

Par ailleurs, d'autres objets de l'époque mérovingienne, ont également été mis à jour, qui confirment la présence de l'homme et d'une vie collective fort ancienne à cet endroit.



2. Les premières mentions (IXème-XIème siècles)

Les documents historiques montrent l'importance de l'agglomération à l'époque carolingienne. Chièvres, citée pour la première fois dans la Translatio et Miracula SS Marcellini et Petri, œuvre d'Eginhard, rédigée en 830, fut le siège d'un atelier monétaire sous Charles le Chauve.

Si ce fait témoigne d'un statut probable de fisc, on ne suit plus aujourd'hui sans réserve la thèse qui fit de Chièvres le siège de l'un des quatre comtés que comportait, en 870, le pagus de Brabant.

Sous Charles le Chauve (869-875), Chièvres jouissait du droit de battre monnaie au nom du roi.
 
 
 
 Denier de Charles le Chauve avec l'inscription "+ Cervia Moneta".

Moneta était utilisé pour désigner une ville frappant monnaie.
 
 
 
 
3. Chièvres sur l'échiquier politique hainuyer : du XIIème siècle au XIVème siècle

Depuis le XIème siècle, les seigneurs de Chièvres figurent parmi les pairs du comte de Hainaut. La famille de Chièvres, dont les premiers membres sont mal connus, et peut-être issue de la famille comtale.

Au XIIème siècle, Chièvres occupe donc une importante position étant donné qu'elle abrite le château d'un important lignage. En outre, cette cité constitue sans nul doute l'élément de fixation de l'autorité " dans une zone non négligeable de ce territoire disputé entre la Flandre et le Hainaut. Par ailleurs, de cet enchevêtrement de possessions vont naître d'interminables disputes alimentées par des mariages, des alliances et des successions revendiquées, par les uns et les autres.

Dans la première moitié du XIIème siècle, ce domaine de Chièvres échoit à Eve de Chièvres, dont les trois mariages pèseront lourd dans la politique hainuyère de l'époque. En effet, la dernière héritière de la famille de Chièvres épousa successivement Gilles de Chin, Rasse VI de Gavre et Nicolas III de Rumigny. L'importance de la possession du domaine se marque par l'adoption des armes de la famille de Chièvres, tant par les Gavre que par les Rumigny.

Cependant, en 1166, Baudouin IV fait construire à Ath, contre la Flandre mais aussi contre Chièvres qui en apparaissait comme l'avant-poste, le redoutable donjon de Burbant.

En 1289, le comte de Hainaut décide d'acquérir une partie de la seigneurie de Chièvres afin d'assurer sa présence dans cette cité qui demeure encore à cette époque un point d'attraction économique.

Ce n'est toutefois qu'à partir de 1365, dans le cadre du grand mouvement de renforcement des défenses comtales qu'Aubert de Bavière fera fortifier la ville de Chièvres au moment même où s'édifiait déjà la seconde enceinte de la ville d'Ath.